Un appartement d’exception, niché au cœur du prestigieux 7ème arrondissement de Paris, vient d’être mis sur le marché pour la modique somme de 16 millions d’euros. Ce bien rarissime, situé à deux pas de l’emblématique église Saint-Germain-des-Prés, affiche un prix au mètre carré qui donne le vertige : entre 66 400 et 75 000 euros, selon que l’on prenne en compte la surface Carrez ou la surface au sol.
De quoi faire pâlir même les acheteurs les plus fortunés et soulever bien des questions sur l’état du marché immobilier haut de gamme dans la capitale française.
Un joyau architectural chargé d’histoire
Ce n’est pas un simple appartement qui est proposé à la vente, mais un véritable morceau d’histoire. Le bien en question fait partie d’un ancien hôtel particulier, inscrit aux monuments historiques, dont la construction remonte à 1765. Les amateurs d’art et de littérature apprécieront : ces murs ont abrité le mouvement surréaliste d’André Breton en 1924, ajoutant une dimension culturelle inestimable à la propriété.
L’appartement lui-même est un chef-d’œuvre architectural. Ses 213 m² loi Carrez (241 m² au sol en comptant la mezzanine) regorgent de détails raffinés : parquet Versailles, cheminées d’époque, petit balcon filant offrant une vue imprenable sur un jardin exposé plein sud. La distribution des pièces est tout aussi impressionnante, avec trois chambres, un vaste salon et un bureau, le tout baigné de lumière naturelle et dépourvu de vis-à-vis – une rareté dans ce quartier prisé.
Un marché immobilier à plusieurs vitesses
Le prix astronomique de ce bien soulève des interrogations légitimes. En effet, il dépasse largement le prix moyen du marché dans ce quartier, qui se situe aux alentours de 15 000 euros le mètre carré. Comment expliquer un tel écart ?
La réponse se trouve dans la nature même du marché immobilier parisien, qui évolue à plusieurs vitesses. D’un côté, la demande pour des biens « classiques » s’essouffle, conséquence directe de la hausse des taux d’intérêt qui a érodé le pouvoir d’achat des ménages moyens. De l’autre, le segment du luxe continue de flamber, porté par une clientèle fortunée dont le patrimoine s’est considérablement accru depuis la pandémie de Covid-19.
Ce phénomène n’est pas isolé. D’autres transactions récentes témoignent de cette tendance. En 2022, Paloma Picasso, fille du célèbre peintre, a acquis un appartement de 290 m² sur l’Île de la Cité pour plus de 74 000 euros le mètre carré. Plus récemment encore, en juin 2023, un appartement de 300 m² sur la prestigieuse avenue Montaigne s’est vendu 20 millions d’euros, soit près de 66 700 euros le mètre carré. Que les acheteurs se rassurent, il existe quand même des biens immobiliers relativement haut de gamme avec des prix accessibles, que ce soit sur Paris ou sur la proche banlieue comme on peut le voir avec la résidence Rooftop qui est un projet neuf à Antony mené par le promoteur Pierre Etoile.
La rareté, clé de voûte des prix exorbitants
Comment justifier de tels montants ? La rareté est le maître-mot. Dans un marché saturé comme celui de Paris, les biens d’exception se font de plus en plus rares. Lorsqu’une propriété comme celle-ci – sans vis-à-vis, dans un quartier historique, avec un pedigree culturel – arrive sur le marché, elle attire inévitablement l’attention d’une clientèle internationale prête à débourser des sommes colossales.
De plus, pour ce type de biens, il suffit parfois de trouver un seul acheteur. Les vendeurs peuvent donc se permettre d’afficher des prix stratosphériques, quitte à attendre le bon acquéreur. Cette stratégie, si elle peut sembler risquée, s’avère souvent payante dans le monde de l’immobilier de prestige.